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Pourquoi a-t-on très faim après une nuit blanche ?

Dernière mise à jour : 12 nov. 2019

Adeline Colonat, Science & Vie

Conséquence quasi inévitable d'une nuit blanche : une grosse faim ! Cela s'explique par le jeu des hormones qui régulent notre comportement alimentaire, sécrétées par le cerveau, les cellules graisseuses et l'estomac.

Petit déjeuner

 

Après une nuit d'insomnie, qui n'a jamais trouvé de réconfort dans une double dose de crème dans son café ? Qui n'a jamais grignoté toute la journée après une nuit blanche ? Ce besoin de compenser le manque de sommeil avec de la nourriture intéresse les chercheurs. Ils l'ont même reproduit afin de l'observer en direct.

Ils ont donc privé de sommeil la moitié de leurs volontaires. Puis, le lendemain, ils ont donné 50 $ (environ 45 €) à chacun et les ont lâchés dans un supermarché. Résultat : bien que tous les participants aient pris, avant d'entrer, un solide petit déjeuner, le panier des "noctambules" était 18 % plus lourd et contenait au final 9 % de plus de calories que celui des "dormeurs" ! Ce n'est donc pas une impression : dormir et manger, ces deux besoins physiologiques, a priori distincts, sont en réalité liés. Comment ? Par le jeu des hormones.

L'hormone de la satiété s'élève quand on dort

Deux en particulier, liées au comportement alimentaire. La leptine, fabriquée par les adipocytes, est un signal de satiété. Normalement, son taux augmente après chaque repas et reste élevé pendant la nuit. A l'opposé, la ghréline, synthétisée par l'estomac, est un indicateur de faim. Son niveau, bas après le repas du soir, augmente au cours de la nuit. Or, plusieurs études montrent que dormir seulement quatre heures, deux nuits de suite, diminue de 20 % la production de leptine et fait grimper de 30 % celle de ghréline. Conséquence : la faim et l'appétit sont aiguisés.

Le manque de sommeil modifie donc les signaux que notre corps envoie à notre cerveau, et lui donne une estimation erronée de l'état de ses réserves énergétiques. D'où ce besoin de manger qui peut se traduire par un excès de 300 à 500 kilocalories par jour, soit environ 20 % de la ration normale d'un adulte ! Conséquence à long terme ? L'obésité.

Se priver de sommeil va jusqu'à augmenter le risque d'obésité

Depuis quelques années, les épidémiologistes constatent en effet qu'en Occident la durée du sommeil diminue, tandis que l'obésité progresse. Selon des données récoltées auprès de 600 000 personnes, la prévalence de l'obésité serait majorée de moitié chez les adultes qui dorment moins de cinq heures par nuit, et de 89 % chez les enfants en deçà de dix heures. Et chaque heure de sommeil en moins augmenterait de 9 % le risque d'obésité ! A méditer...

 

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