Comment mesurer son changement physique ? Et je parle bien de changement physique et pas forcément des progrès dans vos performances. Lorsque l'on souhaite perdre ou prendre du poids (Oui oui ! Certaines personnes veulent prendre du poids ! Et c'est très bien !), la plupart d'entre nous mesurent les changements via la balance ou les mensurations. FAUX ! Comme dirait Norman (Si tu ne connais pas, tant pis pour toi !). Mais comment faire alors ?? Du calme ! Je m'en vais vous expliquer tout ça !
Le miroir ou prisme des complexes
Le miroir est la manière la plus accessible de prime abord de se rendre compte des changements physiques qui s'opèrent sur nous. Or le fait de se toiser dans un miroir revient à livrer notre image en pâture à nos complexes.
Ce que vous voyez dans votre miroir sera perçu et interprété par votre cerveau selon votre propre cadre de référence. Le cadre de référence d'un individu est une sorte de filtre qui se cale entre le monde et l'interprétation qu'il en fait, une fois perçu. Il est constitué de deux éléments :
• Les croyances : les pensées que vous croyez être vraies.
• Les valeurs : les pensées que vous croyez être les plus importantes.
Les croyances peuvent être tout et n'importe quoi. On a tendance par réflexe à penser aux religions mais pas que. Il peut s'agir de biais cognitifs divers, que la Terre est plate, que vous êtes bon nageur ou au contraire que vous n'êtes pas fait pour ceci ou cela : maintenir une alimentation équilibrée par exemple, perdre du poids, réaliser un objectif ou un projet, se croire nul en ceci ou en cela, etc. Dans ce cas, il s'agit de croyances limitantes que votre cerveau croit vraies et réelles de par l'expérience passée, la critique, l'opinion des gens, etc.
Conséquemment, ces croyances auront un impact sur vos valeurs.
Lorsque vous vous regardez dans le miroir ce n'est donc probablement pas votre vrai "vous". De plus, le fait de vous voir quasi quotidiennement ne vous aide pas à vous rendre compte des changements.
En outre, tous les miroirs sont différents et aucun ne rend fidèlement compte de la réalité. Il s'agira d'un reflet toujours plus ou moins déformé par la structure même du miroir. D'ailleurs, il parait que les miroirs des salles de sport des chaînes sont plus ou moins déformants : amincissants côté machines cardio et grossissants du côté du plateau de musculation.
Le mythe de la balance ou pèse-personne
Définition : Balance plate de petite taille, à usage domestique ou médical, dotée d'un écran affichant le résultat directement, employée pour mesurer la masse d'un individu. Au pluriel, il convient d'écrire "des pèse-personnes" (ça c'était le détail pour briller en société - inutilement bien sûr).
On parle bien de masse exprimée en kilogramme, si vous vous souvenez de vos cours de physique au lycée. Il s'agit d'une quantité de matière. Or la balance mesure une force normalement exprimée en Newton, celle que vous exercez sur le sol terrestre.
Attention ! Partie scientifique à haut risque de réalité : Bien qu'il est possible de convertir les kg en N grâce à un calcul, le newton est une unité de force. Il exprime la force communiquant une accélération de 1 mètre par seconde au carré (1m/s²) à une masse d’un kilo. Il faut savoir qu’il est difficile de parler de conversion des kilogrammes en newtons puisque les deux ne sont pas du même type d’unités de mesure. Le kilogramme est une unité de masse et le newton est une unité de force, les deux sont donc totalement différents.
Pour pouvoir parler de conversion du kg en newton, il faut convertir le kilogramme-force en newton. Le kilogramme-force, abrégé en kgf, est une unité de mesure de la force exercée par la gravité et 1 kgf = env. 9,81 N
Par exemple, si je pèse 84 kgf, cela équivaudrait à grosso-modo à 824 N. Mais si je me trouve sur la Lune, ma masse restera inchangée mais la force exercée sur le sol lunaire par ma masse sera 6 fois moindre (3 fois moindre sur Mars, etc.). De plus, cette relativité de l'embonpoint dépend également de où on se trouve sur Terre. Car en effet, nous ne pesons pas le même poids à Paris, Vancouver ou Hanoï. Cela est tout simplement dû à des différences de gravité de la Terre. Si la gravité change d'un point à l'autre de la planète, c'est parce que le globe terrestre n'est pas une sphère parfaite. C'est un patatoïde (une forme de patate), une boule avec des légers creux , des bosses et légèrement aplatie aux pôles.
Du coup, la gravité qui nous colle au sol varie très légèrement, de + ou -0,5%. C'est infime me direz-vous, et vous n'auriez pas tort, mais c'est pour illustrer un fait : la nature même du nombre affiché sur un pèse-personne est relative.
Souvenez-vous que la quantité de gras, de muscles, d'eau est inhérente à la masse et non au poids. Si vous pesez 6 fois moins sur la Lune, ce n'est pas parce que vous avez perdu du poids au décollage de la fusée. Désolé, mais soyons réalistes. Ainsi la balance, ne prends pas en compte ces différentes matières qui constituent votre corps. Quand on veut perdre du gras et prendre du muscle, et étant donné que le gras est moins dense que le muscle, que va indiquer votre balance à votre avis ? Et bien de la Marde, comme on dit au Québec.
Et là je vous vois venir ! Il existe justement des balances à bio-impédancemètre ! HAHA ! Et bien calme-toi mon loulou ou ma loulette ! Et régales-toi avec cette vidéo de la chaîne de vulgarisation scientifique Scilabus :
En gros, ces balances "intelligentes" envoient un léger courant électrique en utilisant vos pieds (ou vos mains pour les appareils se tenant dans les mains mais qui ne mesurent que l'impédancimétrie) comme point d'entrée et de sortie. Le courant va ainsi "varier" selon qu'il traverse un matériau plus ou moins dense, un peu comme le ralentissement et l'accélération d'une onde de choc de séisme selon qu'il traverse du granite ou du sable.
Il y a deux problèmes à cela :
• Le courant empruntant toujours le chemin le plus court, va dessiner un arc entre vos deux jambes et ne passera pas par le haut du corps. Même problème avec les bio-impédancemètres se tenant par les mains.
• Il faut différencier toutes ces mesures recueillies et pour cela la balance a recours à des équations. Or il y a plusieurs équations choisies arbitrairement par chaque constructeur et toujours un degré d'incertitude comme expliqué dans la vidéo ci-dessus.
En somme, nous sommes encore loin du compte.
Cependant, une manière intéressante d'utiliser un pèse-personne est de mesurer sa courbe de changement en maintenant le degré de variance de la mesure proche de zéro. C'est-à-dire de voir la différence du nombre et surtout des taux affichés (masse grasse, etc.) dans un intervalle de temps donné et ce toujours avec la même balance, au même endroit, au même moment de la journée et dans les mêmes conditions de jeûne, etc.
La relativité des mensurations
Il peut être tentant de se fier à la prise des mensurations et ce peut être un bon outil lorsque l'on prend en masse musculaire par exemple. Mais encore une fois le mètre ruban va prendre la circonférence d'une partie de votre corps sans distinction des gains musculaire et de la fonte adipeuse. Cela peut donc créer une impression de stagnation, de progression lente, voire d'obtenir un nombre qui va à l'encontre de ce que vous escomptiez voir : source de frustration et donc d'abandon.
Mais lorsque vous désirez perdre du poids, il est toujours boostant de pouvoir enfin rentrer dans tel vêtement longtemps laissé de côté. Cela étant dit, si c'est dans le cadre d'un régime alimentaire, un régime restrictif donc, il est fort à parier que cet ajustement de vêtement soit :
• dû à une perte autant musculaire qu'adipeuse du fait de la restriction calorique du régime.
• éphémère.
ATTENTION : Ne jamais entamer un régime alimentaire que vous ne pourrez tenir toute votre vie et sans dommages. Un rééquilibrage alimentaire et personnalisé est toujours la meilleure des solutions.
La technique des plis cutanés
Vous connaissez sûrement la pince Harpenden qui sert à mesurer le taux de masse graisseuse en prenant des mesures d'épaisseur de pinçage de peau à divers endroits du corps.
Une fois les mesures prises, une moyenne est calculée. Il s'agit là d'une méthode plus fiable que beaucoup d'autres et est d'ailleurs utilisée par le corps médical (en complément d'autres méthodes cependant). Mais encore une fois, le résultat est rarement constant, ce qui est exclu la certitude d'une comparaison entre deux points dans le temps.
De plus, la mesure dépend du praticien. En effet, selon qui prend la mesure, la peau ne sera pas pincée de la même façon ni les mesures prises exactement aux mêmes endroits. Qui plus est, chaque individu stock son gras de manière différente.
Il est d'ailleurs également possible de se procurer une pince - plus simple - dans le commerce pour réaliser ces mesures chez soi, mais la relativité de ces dernières serait d'autant plus applicable. Toutefois cela reste davantage fiable chez un professionnel.
Il existe d'autres méthodes, comme le "pod" qui est un appareil dans lequel le patient est confiné et qui mesure sa consommation des divers éléments de l'air (CO2, O2, etc) et en déduit des taux de masse grasse. Mais il s'agit d'un test coûteux et seulement disponible dans le milieu médical ou paramédical.
Quelle est la meilleure manière du coup ???
Il est important de noter que sur un programme de 3 mois (avec plan de rééquilibrage alimentaire, de récupération correcte et d'entraînement, en plus de l'augmentation de l'activité physique au quotidien), le premier résultat externe ne poindra qu'après les 6 premières semaines en moyennes de par les changements et les adaptations internes dont le corps a besoin d'effectuer au préalable. En somme, nous changeons d'abord profondément de l'intérieur (fonctions cardio-vasculaires, cardio-pulmonaires à plus long terme, métabolisme, etc) puis des changements radicaux se font voir de l'extérieur. Cela ne veut pas dire que vous ne perdez pas du poids dès les premières semaines, bien sûr que si, ici on parle de remarquer une différence radicale et notable.
Malheureusement c'est durant ces changements internes que les gens se découragent et lâche tout. C'est tellement dommage !
Les coaches sont aussi là pour permettre cette transition interne-externe et permettre à la personne coachée de continuer malgré tout. Puis le changement s'accélère considérablement jusqu'à atteindre un palier de stagnation et là il faut trouver ce dont le corps a besoin pour continuer de changer jusqu'à atteindre son objectif.
Qu'entendons-nous par "meilleure manière" ? Il s'agirait dans notre cas de la méthode la plus fiable et dénuée de subjectivité tout en restant accessible dans la pratique et financièrement parlant.
La photographie ! Mais pas n'importe comment wsh ! (Pardon, c'est émotion de finir d'écrire cet article)
La méthode qui répond le mieux à ces critères est de se prendre en photo mais avec rigueur. Voici les règles pour rendre l'expérience plus fiable :
- Environnement
• Toujours utiliser le même appareil et la même configuration d'appareil de bout en bout de l'expérience.
• Utiliser le même angle de prise de vue avec la même distance entre l'appareil et vous.
• Avoir la même lumière et au même endroit de bout en bout.
• Utiliser une lumière artificielle (jamais la lumière naturelle, car elle peut varier de jour en jour • Peu importe si c'est une lumière flatteuse car l'expérience réside dans la comparaison entre deux points éloignés dans le temps). En général, on choisit la salle de bain.
• Se prendre directement en photo et pas utiliser son portable en selfie ou photographier le reflet de son miroir.
• Une fois par semaine et toujours le même jour et à la même heure.
• Si vous comptez montrer votre évolution plus tard (C'est impossible pour vous, je le sais ! Mais votre état d'esprit changera peut-être, croyez-moi).
- Vous
• Se prendre en photo de face, de dos et des deux profils. En sous-vêtements bien sûr. Ou nu.e si vous le désirez, après tout ce sont vos photos.
• Toujours dans les mêmes conditions corporelles (avant de petit-déjeuner et après les selles du matin).
• Si possible dans les mêmes sous-vêtements ou la même nudité...
• Essayez de sourire ! C'est toujours plus agréable quand on se revoit et surtout ça fait du bien.
Laissez reposer ces photos dans votre ordi ou autre appareil. Ne les regardez pas toutes les semaines. Remiser les en quelque sorte. Puis, une fois que quelques semaines se seront écoulées, mettez côte à côte les photos de deux périodes temporellement éloignées. Ce comparatif se passe de votre opinion personnelle. Peu importe si vous vous trouviez pas terrible avant et que vous pensez que c'est pas encore ça aujourd'hui. Car on en est pas encore à l'acceptation de soi.
Ce qui vous intéresse c'est la différence factuelle, sorte de jeu des 7 erreurs.
Cette méthode reste accessible et vous permet de mettre de côté le filtre de votre cadre de référence dans un contexte comparatif. Les faits seront là, devant vos yeux.
Faites les choses bien, c'est-à-dire pas de régime restrictif mais un rééquilibrage alimentaire, faites du sport et augmentez progressivement votre quantité d'activité physique au quotidien, pensez à bien dormir et à bien récupérer. Ainsi vous saurez que la différence constatée entre deux clichés est un changement sain.
Puis ce qui compte ce n'est pas un nombre affiché ou une moyenne, c'est ce dont vous avez l'air par rapport à votre objectif. Simplement et avec la certitude que ce soit sain pour votre santé.
Naoki
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